Placer la régulation des marchés au cœur des débats de la PAC

Dans ce document, nous expliquerons pourquoi la régulation des marchés agricoles est la pièce manquante nécessaire à l’accomplissement du pacte vert pour l’Europe et de l’autonomie stratégique ouverte européenne. Cette régulation est essentielle pour atteindre une souveraineté alimentaire en Europe. Celle-ci est corrélée à une transition vers des modèles plus durables et agroécologiques qui permettent la reterritorialisation de l'alimentation, l’accomplissement du droit à une alimentation saine et appropriée pour l'ensemble de la population, des revenus suffisants pour les travailleur·euse·s de la terre ainsi que la garantie que les campagnes soient pleines de vie.

Nous affirmons qu’il est impossible d’atteindre les objectifs de la stratégie « De la ferme à la table », de la PAC et de développement durable de l’ONU si le travail des paysan·ne·s et des travailleur·euse·s ruraux·ales n’est pas rémunéré décemment, en accord avec l’article 16 of UNDROP. Ceci est une condition primordiale pour permettre à suffisamment de jeunes de se projeter dans l’aventure de l’installation paysanne, essentielle à la transition agricole. Nous proposons de sortir du paradigme actuel d’une agriculture sous perfusion de subvention publique pour que ce soient les prix agricoles européens, maintenus à un niveau stable et rémunérateur pour les travailleur·euse·s de la terre, qui forment l’essentiel de leur revenu. Afin de gagner en perspective, cette publication donne des clefs d’analyse des effets délétères qu’aura entrainé la dérégulation des marchés depuis 1992 et propose également une boîte à outils de régulation de marchés agricoles permettant d’alimenter des débats stratégiques sur la mise en œuvre de la régulation des marchés dans le contexte actuel.