Aller à

Accueil / Actualités et évènements / Communiqués de presse / Loi de restauration de la Nature : Plus de paysan.nes avec des revenus plus justes sont clés pour la biodiversité !

Loi de restauration de la Nature : Plus de paysan.nes avec des revenus plus justes sont clés pour la biodiversité !

21 juin 2023

ECVC soutient les objectifs du Pacte Vert mais le statu quo farouchement maintenu aujourd'hui conduit à l'industrialisation de l'agriculture et à la destruction des emplois dans ce secteur, ce qui aggrave les crises actuelles. Les décideurs et décideuses européennes doivent faire preuve d’ambition pour enfin garantir un véritable changement en UE. Une transition agricole juste, holistique et agroécologique, vers une plus grande durabilité sociale et environnementale. Notamment, il faut permettre l’installation de paysans et paysannes nombreux sur le continent et valoriser les approches collectives territoriales. Nous ne pouvons pas nous soumettre aux pressions de l'industrie pour imposer de fausses solutions telles que les nouveaux OGM, les pesticides et la numérisation, qui ne feront qu'exacerber les problèmes actuels. La Loi sur la Restauration de la Nature doit s'attacher à modifier le statu quo et à garantir la justice sociale pour permettre une transition équitable.

La loi aborde des éléments importants tels que la nécessité de créer davantage d'emplois liés à l'agriculture dans les zones rurales afin de préserver la biodiversité. Cependant, la proposition ne contient pas de moyens adéquats pour atteindre cet objectif.

En tant que mouvement paysan européen, nous soulignons que si le contenu de la loi reste limité et imprécis, il n'entravera pas seulement la préservation des environnements naturels, mais mettra également en danger l'existence même de la paysannerie, en particulier celles et ceux qui pratiquent l'agroécologie.

- - Cette loi est vague sur la façon dont le secteur agricole sera soutenu, tant sur le plan financier que par une politique cohérente visant à garantir un revenu équitable aux agriculteurs, notamment aux petites et moyennes fermes qui sont les mieux placées pour mener la transition. Etant donné les modalités de la PAC actuelle et les politiques commerciales européennes axée vers toujours plus de libre-échange, les conditions ne sont pas réunies pour espérer réaliser une transition agroécologique. Dans ce contexte, il ne suffit pas de demander "des éléments de paysage à haute diversité sur des terres agricoles". Les objectifs doivent être répartis équitablement entre acteurs des filières et les paysan.nes doivent pouvoir participer efficacement au processus de définition des modalités. Il est également intenable d’augmenter encore la charge administrative dans les fermes, fait qui ne touche pas les grandes entreprises agro-industrielles alors que cela accule les fermes paysannes.

- Si cette proposition vise à soutenir la faune (notamment les pollinisateurs et les oiseaux des champs) et les écosystèmes (notamment les tourbières), elle ne prévoit aucune mesure pour protéger l'agriculture paysanne et ne fait rien pour stopper l'industrialisation de l'agriculture : on ne peut pas lutter contre un symptôme sans s'attaquer aux causes profondes. Rien n’est avancé pour contrer les fermes usines, pour faire face aux nouvelles technologies coûteuses et polluantes qui augmentent les dépendances aux énergies fossiles et matériaux rares, à « l’agriculture de précision» comme les OGM et y compris les nouveaux OGM, qui manipulent le vivant pour chercher à se l’approprier et imposer des brevets. Ces OGM représentent un risque sérieux pour l'environnement et la santé des citoyens. C’est ce modèle qui est prédateur de l’agriculture paysanne. Il empêche l’installation des jeunes, au détriment de la qualité de notre alimentation et de la conservation des milieux naturels en Europe et au-delà.

- Enfin, s'il est important de restaurer les écosystèmes endommagés, l'UE ne doit pas adopter une approche basée sur des pourcentages de surface terrestre et maritime à conserver (30% d’ici 2030). C’est une fausse solution, au détriment d’une approche holistique et pourrait trop facilement entraîner la financiarisation des organismes vivants. Cette vision dépassée cherche à mettre sous cloche une nature dite « sauvage » a été démontrée inefficace par 50 ans de recherche scientifique. Elle ne reconnaît pas la richesse pourtant avérée de l’interaction des activités humaines et agricoles avec leur milieu, dans des fermes gérées avec une approche agroécologique, dans des pâturages gérées convenablement, sur des territoires de biens communs, sur les territoires autochtones, etc.

Comme le montre la recherche , l’agroécologie peut nourrir l’Europe comme elle nourrit la planète. Le modèle agricole européen peut devenir celui qui évolue en préservant l’environnement. Il faut mettre en place une transition viable, comme nous le détaillons dans notre Manifeste pour une transition agricole qui réponde aux crises climatiques systémiques..

Press release - EN

Comunicado de prensa - ES

Communiqué de presse - FR

Comunicado - PT

Contact information